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Revue du Web des devises 14/09/2017 : L’euro toujours sous les 1,20 dollar

L’euro a encore atteint un plus haut, dépassant les 1,20 dollar le vendredi 8 septembre. Cette semaine, les tensions géopolitiques s’apaisent et soulagent quelque peu le billet vert. Résultat : l’euro baisse un peu, également en raison des propos de la BCE peu encourageants sur l’économie de la zone euro. Voici notre revue de presse des devises du Web de la semaine.

Hausse de l’euro faut-il s’en alarmer ? 

L’euro n’a de cesse de grimper. Dans un article du mercredi 13 septembre, La Tribune posait cette question. En effet, si une monnaie trop faible n’est pas toujours bon signe, une monnaie trop forte peut grever l’économie un pays, pénalisant ainsi les exportations. La monnaie unique a été autour des 1,10 dollars pendant longtemps, « Une plage de stabilité de plus de deux ans et demi, qui signe la trêve dans la guerre des devises et parachève l’alignement des astres (taux d’intérêt bas, euro faible, pétrole bon marché) ».Néanmoins, l’article se veut rassurant : « Force est de constater, au regard des évolutions longues, que l’euro demeure dans une zone de confort, même à 1,20, vis-à-vis du dollar. Très loin des sommets qui pénalisaient sa croissance. (…) Il est donc trop tôt pour lancer un cri d’alerte. » Pas besoin de s’affoler donc pour le moment.

L’euro affaibli par les messages de la BCE baisse face à un dollar revigoré

D’ailleurs lundi 11 septembre, l’euro perdait un peu de terrain, comme en  témoigne cet article de Boursorama qui relaie l’AFP : « L’euro, affaibli par les propos de responsables de la Banque centrale européenne, baissait lundi face à un dollar retrouvant un peu de vigueur alors que s’apaisaient les craintes liées aux ouragans ou aux menaces de la Corée du Nord. » La Corée n’a en effet pas effectué de nouveau tir, les tensions s’apaisent et les marchés reprennent un peu leur souffle. L’euro, jusqu’ici autour des 1,20 dollar, est redescendu en dessous de cette barre : « Vers 21H00 GMT (23H00 à Paris), la monnaie unique européenne valait 1,1954 dollar, contre 1,2030 dollar vendredi vers 21H00 GMT. Elle était montée vendredi en séance jusqu’à 1,2092 dollar, son plus haut niveau depuis janvier 2015. » La monnaie unique a été aussi freinée par des propos émanant de la BCE : « L’institution devrait maintenir « longtemps » son soutien appuyé à l’économie, qui permet pour l’heure de « compenser » les conséquences du haut niveau de l’euro, a déclaré lundi Benoit Coeuré, membre du directoire de l’institution. »Les cambistes ont estimé qu’il s’agissait d’un signe que M. Coeuré préfèrerait conserver une politique monétaire souple, et ils ont donc vendu leurs euros », a commenté David Madden, analyste chez CMC Markets. »

La baisse aura été cependant de courte durée puisque le lendemain, Le Figaro titrait « L’euro en légère hausse face au dollar ». Il ne dépasse cependant pas les 1,20 dollar : « L’euro se stabilisait mardi face à un dollar soutenu par un regain de vigueur sur les marchés américains tandis que la livre britannique grimpait après l’annonce d’une accélération de l’inflation. Vers 21H00 GMT (23H00 à Paris), la monnaie unique européenne valait 1,1964 dollar, contre 1,1954 dollar lundi vers 21H00 GMT. » En effet, l’euro a été affaibli par les propos de la BCEque l’article restitue : « Benoit Coeuré, membre du directoire de l’institution, a notamment déclaré que la BCE devrait maintenir « longtemps » son soutien appuyé à l’économie, qui permet pour l’heure de « compenser » les conséquences du haut niveau de l’euro, sur une pente ascendante face au dollar depuis le début de l’année. »

Près d’un quart des investisseurs jugent le dollar sous-évalué
Le dollar s’est affaibli ces derniers mois suite aux mauvais chiffres de l’économie américaine ainsi qu’aux difficultés que rencontre Trump pour mettre en œuvre sa politique de relance économique. Boursier.com explique, dans un article du mardi 12 septembre, que « l’enquête « Fund Manager Survey » de Bank of America Merrill Lynch Global Research du mois de septembre révèle quelques points intéressants. 23% des gérants interrogés dans le cadre de cette étude jugent ainsi le dollar sous-évalué ».

Maduro veut s’affranchir du dollar
Alors que certains pays ont mis en œuvre des mesures afin de se passer du dollar en utilisant d’autres monnaies de change, comme notamment le yuan, c’est le Venezuela qui a annoncé vouloir s’affranchir du dollar. Sous le coup de sanctions américaines, le pays est en proie à des difficultés économiques mais entend bien trouver des solutions, d’après cet article de RFI du samedi 9 septembre : « Le président vénézuélien Nicolas Maduro veut s’affranchir du dollar et a annoncé son intention de vendre pétrole et gaz en toute sorte de devises, à l’exception du billet vert. Une tentative de parer les sanctions financières américaines imposées en août dernier. Les sanctions prises par les Etats-Unis contre le régime du président Maduro interdisent aux banques américaines de financer la dette émise par le gouvernement vénézuélien sous forme de bons du Trésor.» Ainsi, le président vénézuélien envisage de vendre les ressources du pays, gaz et pétrole essentiellement, « en yuan, en yen, en rouble ou autres, tout sauf en dollar ».

Ce même jour, Le Figaro abordait le même sujet dans un article intitulé « Le Venezuela veut se libérer du dollar au profit du yuan ou de la roupie » et fait état de la situation extrême dans laquelle se trouve le pays : « Depuis la signature par Donald Trump d’un décret interdisant d’acheter sur les marchés financiers américains des obligations de l’État vénézuélien, le pays a besoin de devises pour acheter nourriture et médicaments mais aussi rembourser ses dettes.Au bord de la guerre civile, étranglé financièrement, le Venezuela de l’héritier de Hugo Chavez, Nicolas Maduro, tente de résister. » En août, Trump a en effet adopté un décret qui interdit d’acheter des obligations de l’État vénézuélien et de sa compagnie pétrolière (PDVSA) sur les marchés financiers

La Chine assouplit ses contrôles sur les flux de capitaux, le yuan perd du terrain

Et c’est un article Le Point publié le mercredi 12 septembre qui nous en parle : « Le yuan perdait du terrain mardi pour la première fois en deux semaines, après l’assouplissement par la Chine de certains contrôles sur les mouvements de capitaux — de quoi renforcer l’idée que Pékin s’efforce d’enrayer le renchérissement de sa devise. » On apprend ainsi que le renminbi, autre nom du yuan, avait atteint un sommet depuis 16 mois dernièrement. La Banque centrale de Chine est donc intervenue pour stopper cette envolée : une monnaie trop forte risque de grever son économie, notamment les exportations.

Challenges abordait lui aussi cette question le lundi 11 septembre dans une news Reuters : « La Banque populaire de Chine (BPC) a supprimé lundi ses exigences de réserves imposées aux institutions financières pour certaines transactions sur le yuan, une décision qui montre que Pékin s’efforce de freiner l’appréciation du yuan pour soulager ses exportateurs. » Ainsi, « Le yuan cédait environ 0,3% face au dollar lundi sur le marché offshore, la monnaie américaine bénéficiant d’un sentiment général de soulagement en l’absence de nouveau tir de missile en Corée du Nord dimanche à l’occasion du 69e anniversaire du régime ».

 La couronne norvégienne baisse alors que les anticipations de croissance sont modérées

Du côté de la Norvège, la croissance de la production est modérée sur le dernier trimestre, apprend-on dans un article Boursorama. Elle est cependant meilleure que les trois mois précédents : un point positif pour ce pays donc. De plus, « les sondages effectués montrent une anticipation d’un ralentissement de la croissance dans les 6 prochains mois et d’une croissance de l’emploi qui reste modéré. De plus l’enquête estime que la croissance des salaires en 2017 devrait être de 2,5% ».