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Revue du Web des devises 25/01/2018 : L’euro atteint des plus hauts pendant que le dollar recule

L’euro touchait un plus haut depuis 2014 le mercredi 17 janvier. Cette semaine, il continue de progresser autour des 1,22-1,23 dollar alors que le billet vert, lui, baissait à nouveau. Voici notre revue de presse du Web des devises de la semaine. 

L’euro reprend son ascension
Après un début de semaine en demi-teinte, jeudi 18 janvier, la monnaie européenne regagnait du terrainpeut-on lire sur Boursier.com :« Après deux séances de recul, l’euro est reparti de l’avant jeudi, soutenu par un nouvel accès de tension sur les marchés des taux souverains. La monnaie unique européenne a gagné 0,55% à 1,2240$ dans un environnement mondial de plus en plus favorable à la croissance économique. » Les incertitudes économiques semblent s’apaiser sur les marchés, notamment en zone euro : « L’euro a donc profité de l’amélioration des rendements obligataires en zone euro, mais est resté sous le pic de 1,2323$ touché mercredi, son plus haut niveau depuis décembre 2014. L’euro est porté depuis le début de l’année par des anticipations d’un changement de ton de la part de la BCE, qui a laissé entendre dans le compte-rendu de sa réunion de décembre qu’elle se préparait à mettre fin progressivement à ses mesures de soutien exceptionnel prises dans le sillage de la crise financière de 2008 et de la crise de l’euro de 2010. » Et l’article de rappeler qu’il faut toutefois raison garder face à cette flambée de l’euro, qui n’est pas sans entraîner des effets négatifs sur l’économie : « Toutefois face à la hausse de l’euro, plusieurs responsables de la BCE ont tenté de calmer le jeu ces derniers jours, s’inquiétant des effets négatifs de la flambée de la devise européenne sur l’inflation en Europe. Une monnaie forte engendre en effet une inflation plus faible, en réduisant le coût des produits importés. En outre, un euro trop fort pénalise la compétitivité des entreprises exportatrices de la zone euro et risque de peser sur la croissance économique. »

L’euro monte un peu face au dollar
Ce lundi 22 janvier, Le Figaro rapporte la progression de l’euro face au dollar à « 1,2254 dollar, contre 1,2225 dollar vendredi vers 22H00 GMT », sur un marché prudent. En effet, les yeux sont rivés sur les États-Unis, dont le gouvernement a du mal trouver un accord sur le budget, ainsi que l’Allemagne, « où le SPD de Martin Schulz et les conservateurs dirigés par la chancelière allemande vont commencer des négociations en vue d’un « contrat de coalition » ».

Qu’est-ce qui fait monter l’euro ?
C’est une question que se posait
LeRevenu.com ce mercredi 24 janvier, étant donné que « La monnaie unique est à un niveau record depuis plus de trois ans face au billet vert, plaçant la BCE, qui se réunit le 25 janvier, dans une posture délicate ». On apprend donc que pour 2017, les analystes prévoyaient une parité euro/dollar, alors que la monnaie unique a progressé de 14 % face au billet vert, « du jamais vu depuis 14 ans » précise l’article. Et ce début d’année suit sur cette lancée : l’euro a gagné 2 % depuis début janvier. La raison setrouve bien sûr dans la faiblesse du dollar, mais aussi à un retour au fondamentaux sur le marché des changes, le QE US étant terminé et celui de la BCE touchant bientôt à sa fin, ainsi qu’à un « changement de perception à l’égard du risque politique dans la zone euro », notamment après la défaite de Marine Le Pen aux présidentielles. Cet article rappelle lui aussi qu’un euro fort peut poser problème : « Cette flambée de l’euro met en tout cas la BCE dans une posture délicate. Elle risque, en effet, de retarder la remontée espérée de l’inflation, en réduisant mécaniquement les prix des biens importés dans la zone euro. »

Un dollar en progression ?
Ce lundi, malgré la fin du « shutdown », la devise US avait du mal à remonter. Pour Boursorama.com, « la devise américaine restant lestée par les interrogations sur l’évolution des politiques monétaires dans le monde peu après l’annonce d’un compromis sur le budget américain. (…)D’après Omer Esiner, de Commonwealth Foreign Exchange, cette annonce n’a pas eu réellement d’influence « car les marchés savent que ces épisodes de « shutdown » n’ont pas d’effet durable et n’avaient en conséquence pas réagi outre-mesure la semaine dernière quand les discussions sur le budget semblaient stagner ». » Sans compter que la FED n’est plus la seule à vouloir se diriger vers une normalisation des politiques monétaires : « L’idée que la Réserve fédérale n’est plus la seule à être en train de durcir sa politique monétaire a beaucoup pesé sur le dollar ces derniers temps. »

Le billet vert, ce mardi 23 janvier, était en progression après que le gouvernement ait fermé pendant trois jours en raison d’une impossibilité à trouver un accord pour le relèvement du plafond de la dette fédérale, explique cet article d’Investing.com : « Le Sénat est arrivé à un compromis à court terme pour mettre fin à une fermeture du gouvernement qui a débuté la semaine dernière. Le projet de loi provisoire approuvé par le Sénat lundi permettra au gouvernement américain de rester ouvert jusqu’au 8 février.La Chambre des représentants a ensuite voté et adopté le projet de loi pour rouvrir le gouvernement, que Trump a ensuite promulgué. »

Si mercredi dernier, le billet vert progressait de 0,28 % face à un panier de devises, ce mercredi 24 janvier, il était à nouveau à la peine, comme l’explique
ZoneBourse.com dans le relai d’une news AFP/AWP : « « Le dollar s’est affaibli face aux principales devises en réaction aux craintes concernant les frictions commerciales et les politiques protectionnistes (aux États-Unis). »Effectivement, Donald Trump a entrepris de protéger le marché américain et souhaite faire respecter « le principe d’un commerce équitable et démontrer au monde que les Etats-Unis ne se laisseraient plus faire ».

Ainsi,ce mercredi, le dollartouchait un plus bas depuis 3 ans, comme on peut le lire dans l’article d’Investing.com : « Le dollar n’a repris que brièvement après que le Congrès ait approuvé lundi une mesure pour financer le gouvernement pendant environ trois semaines et le président Donald Trump a signé le projet de loi, mettant fin à la fermeture du gouvernement pendant trois jours. »

Un recul plutôt bien perçu par le secrétaire du Trésor américain, s’il on en croit l’article du mercredi 24 janvier de
Boursorama, qui se faisait le relai d’une news AFP : « (…) le secrétaire au Trésor américain a affirmé que sa faiblesse était un atout tandis que le président Donald Trump a adopté de nouvelles mesures protectionnistes. » En effet, une monnaie faible favorise les exportations.

Hausse du yen
Mardi 23 janvier,
Boursorama, dans le relai d’une news Reuters, nous apprenait que la BoJ, la Banque centrale du Japon, avait fait monter le yen : « La BoJ a, sans surprise, laissé sa politique monétaire inchangée mardi, tout en se montrant légèrement plus optimiste en ce qui concerne les anticipations d’inflation, soulignant par là sa conviction que le pays se dirige lentement mais sûrement vers son objectif d’une hausse de 2% des prix à la consommation.Les annonces de la BoJ ont fait monter le yen face au dollar avant que la devise nippone ne limite finalement ses gains (+0,1%). »Le lendemain aussi on pouvait lire surLe Figaro que le yen se renforcait face au dollar.

Le yuan chinois gagne du terrain dans les réserves des banques centrales
C’est le titre d’un article du
Monde en date du 18 janvier qui évoque ce sujet. En effet, « Les instituts monétaires sont de plus en plus nombreux à intégrer la devise chinoise dans leurs réserves de change ». La Bundesbank, la Banque centrale allemande, a ainsi déclaré le 15 janvier qu’elle allait intégrer le renminbi dans ses réserves de change. On apprend aussi que les banques de France et d’Angleterre en détiennent déjà mais aussi que « l’été dernier, la Banque centrale européenne (BCE) a converti l’équivalent de 500 millions d’euros de ses réserves de dollars en yuans » et que « le Fonds monétaire international (FMI) l’a accepté dans son panier de devises » en 2016.