L’euro pénalisé par Jay Powell
Cette semaine, on prend les mêmes on recommence. En effet, ce n’est pas mieux
pour la devise européenne qui est lestée par les déclarations du président
de la BCE, Mario Draghi, comme l’explique cette news Reutersdans un article du lundi 26 février : « S‘exprimant
devant la commission des affaires économiques du Parlement européen, Mario
Draghi a déclaré que la croissance économique de la zone euro était robuste
mais que la sous-utilisation des capacités pourrait être plus importante que
prévu, ralentissant temporairement le redressement de l‘inflation.» Un
signal plutôt négatif envoyé aux marchés, entraînant un ralentissement de l’euro
qui évoluait autour de 1,23 dollar ce lundi.
Même constat pour l’Agence Option Finance, via Le
Figaro : « La
devise s'est légèrement effritée pendant que Mario Draghi, le président de la
BCE, parlait devant la commission des affaires économiques du Parlement
européen. Le grand argentier européen a indiqué que la sous-utilisation des
capacités de production pourrait limiter l'accélération de l'inflation tant
attendue en Europe. C'est particulièrement visible sur le marché du
travail, où la croissance des salaires reste terne malgré des gains importants
en termes d'emploi.»
Ce mercredi, la devise européenne subissait d’ailleurs les affres des propos
« faucons » de Jay Powell, le nouveau gouverneur de la FED, la Banque
centrale américaine, comme le rapporte Cercle Finance via Boursorama, ce mercredi 28 février.Le fait que
Powell ne soit pas pour une politique monétaire accommodante soutient le dollar
et rassure les investisseurs : « Les
déclarations de Jerome Powell ont surpris les investisseurs. (...) Ils avaient
anticipé un discours très accommodant du nouveau président (de la) FED. Mais ce
dernier se montre 'confiant' dans la croissance américaine. Grâce à la réforme
fiscale, il devrait même relever ses propres prévisions de croissance pour
cette année ! Dans ce contexte, Jay Powell désire éviter une 'surchauffe' de
l'économie par la poursuite d'une hausse graduelle des taux directeurs ».
L’euro était ainsi neutre hier, à 1,2228 dollar, et le T-note US à 10 ans se
tendait à nouveau autour de 2,90 % après avoir baissé la semaine dernière.
« L'euro recule un peu face au dollar, l'inflation en baisse en zone
euro » c’est le titre d’un article de ZoneBourse.com,qui relaie une news AFP/AWP, lui aussi en date
du mardi 28 février.En cause ? Certainement
les chiffres de l’inflation en zone euro : « Le taux
d'inflation annuel de la zone euro a légèrement ralenti en février à 1,2%,
contre 1,3% en janvier, a annoncé mercredi l'Office européen des statistiques
Eurostat dans une première estimation. »Ce
taux n’a rien de surprenant puisque c’est celui qui était attendu par les
analystes. Néanmoins, « il s'éloigne
un peu plus de l'horizon des 2,0% souhaité par la Banque centrale européenne
(BCE)».De plus, janvier est le troisième mois de baisse de l’inflation, ce
qui a de quoi inquiéter… La BCE risque ainsi de maintenir sa politique
économique accommodante : un facteur qui devrait peser sur la monnaie
unique.
Attention à la
hausse de l’euro qui va peser sur les bénéfices en 2018 !
Mais rappelons qu’un euro fort n’est pas forcément une bonne chose : une
monnaie forte a tendance à grever les exportations. Les
Échos
consacrait d’ailleurs un article à ce sujet ce mercredi 28 février à travers la
chute de l’action BioMérieux, une société spécialisée dans le diagnostic
microbiologique clinique ou industriel. On apprend ainsi que « le spécialiste de diagnostic a, en plus de
publier un bénéfice opérationnel un peu inférieur aux attentes des analystes
(mais conforme aux estimations du groupe), donné des projections 2018 qui
incluent un impact très négatif de l’évolution des devises ;
l’appréciation de l’euro surtout. »
La faiblesse du dollar ne doit rien aux mots de Donald Trump
C’est le titre d’un article du Monde du jeudi 22 février qui revient sur
les causes de la baisse du dollar ces derniers mois, alors que « En dépit du plan de relance et de la hausse
des taux de la Réserve fédérale, la devise américaine a baissé de près de 15 %
face à l’euro depuis début 2017 ». L’article explique que ce sont deux
éléments extérieurs qui font baisser le billet vert : « Le premier tient au déficit commercial
abyssal des Etats-Unis, qui a culminé à 566 milliards de dollars en 2017 – un
record depuis 2008. Le pays importe plus qu’il n’exporte, et cela tire la
devise vers le bas. Le second tient à la solidité de la reprise mondiale. Tous
les continents, y compris l’Europe, ont renoué avec une croissance saine.
Résultat : les investisseurs qui ces dernières années, prisaient la valeur
refuge du dollar, ont retrouvé le goût du risque. La hausse des taux américains
ne leur fait ni chaud ni froid. Désormais, ils n’ont plus peur d’aller miser
sur les actions des pays émergents ou européens. » Les perspectives
d’une reprise solide du dollar semblent peu plausibles pour ces prochaines
semaines si l’on en croit les propos de l’auteur de cet article.
Le dollar touche un sommet de 5 semaines
Néanmoins, la monnaie américaine s’est bien reprise cette semaine. Mercredi 28
février, elle touchait même un plus haut de 5 semaines rapporte Investing.com : « Le dollar a atteint des
sommets de cinq semaines contre un panier de devises mercredi après que le
président de la Réserve fédérale américaine, Jerome Powell, ait déclaré que les
perspectives économiques des États-Unis demeurent optimistes. » L’article rapporte d’ailleurs les propos du
gouverneur : « "Les
perspectives économiques restent fortes", a-t-il
déclaré. "D'autres augmentations graduelles du taux des fonds
fédéraux favoriseront le mieux l'atteinte de nos deux objectifs." »
Mesurant la force du billet vert face à un panier de 6 devises principales,
l’indice dollar progressait de 0,18 %, traduisant un regain de confiance dans
la monnaie US. Quant aux relèvements des taux, les prévisions voient un 4e
relèvement des taux, plutôt que les trois annoncés.
Même constat pour Reuters, que l’on peut lire via Boursorama.com. Pour eux, le dollar poursuit son rebond. Les
taux ont connu un rebond suite aux propos rassurant de Powell, dont le ton
était moins accommodant, remontant au-dessus de 2,9 %. Sans compter que la
publication de chiffres économiques chinois a elle aussi poussé le dollar vers
le haut : « Les PMI chinois ont
également été une source de déception (…) Les indices PMI officiels chinois
montrent en effet un ralentissement de la croissance dans les services comme
dans le secteur manufacturier, et pour ce dernier, la baisse est la plus
marquée enregistrée depuis plus d'un an et demi. »
Le site chinois French.china.org.cn traitait lui aussi l’information ce
28 février dans un article intitulé « Le dollar en hausse après la
première intervention du nouveau patron de la Fed devant le Congrès ». Il
explique ainsi l’intention du gouverneur de la FED : « Il a
déclaré que malgré la récente volatilité des marchés financiers, la Fed
envisageait toujours des hausses de taux en 2018. M. Powell a par ailleurs
promis de "trouver un équilibre" entre le risque d'une économie en
surchauffe et le besoin de maintenir la croissance sur la bonne voie. » Il précise aussi qu’à la clôture des marchés,
l’indice US (dollar index) était à 90,329 soit une augmentation de 0,52 % par
rapport à la veille.
Pourquoi le yuan met-il en danger les
marchés mondiaux ?
Une question très intéressante posée par Boursorama dans son émission Ecorama du jeudi 22 février. En
effet, depuis début 2018, la monnaie chinoise a connu une envolée plutôt
soudaine, provoquant une perte de compétitivité naturelle des entreprises
chinoises à l’international, alors que l’exportation est le cœur de l’économie
de ce pays. Un manque à gagner que l’économie intérieure ne peut pas compenser.
Un élément que l’on pourrait penser plutôt positif pour les autres pays du
monde alors que ce n’est pas le cas. Cela grève notamment les économies des pays
émergents qui exportent leurs produits ainsi que leurs matières premières… vers
la Chine. Le ralentissement des entreprises chinoises entraîne donc une baisse
de consommation des matières premières. Le prix de ces dernières
« glissent » à la baisse : les pays produisant ces matières
premières en pâtissent et auront du mal à accumuler autant d’excédents que par
le passé. Et comme les excédents servent à rembourser leurs dettes mais aussi à
investir dans nos marchés (dans des actifs financiers, dans nos obligations ou
encore dans l’immobilier), l’appréciation de la monnaie chinoise met ainsi en
danger l’économie de nombreux pays.
Le dollar australien en correction face au dollar américain
Et c’est le site Forex Québec qui rapporte l’information dans un article
du mercredi 28 février : « Le
dollar australien a reculé au cours des deux dernières séances face au dollar américain
et le risque est à une correction baissière car le prix continue de dériver
en-dessous du niveau de résistance de 0,7990. »