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Revue du Web des devises 26/07/2018 : L’euro remonte avant la BCE

L’euro a connu un rebond à la fin de la semaine dernière, suite aux propos de Trump au sujet de la politique monétaire menée par la BCE, faisant baisser le billet vert. Ce dernier reste d’ailleurs encore fragile cette semaine, après ce recul. Quant au yuan, il se déprécie fortement, modérant ainsi les effets des sanctions douanières imposées par Washington. Voici notre revue de presse du Web des devises de la semaine.

L’euro, surveillant la rencontre Trump-Juncker, monte face au dollar

La semaine dernière, nous laissions l’euro toujours en perte de vitesse. Mais cette semaine, il remonte, ce mercredi, comme on peut le lire dans cet article ZoneBourse.com qui relaie une news AWP/AFP : « L’euro montait un peu mercredi face au dollar dans un marché surveillant une rencontre entre le président américain et le chef de l’exécutif européen Jean-Claude Juncker sur fond de guerre commerciale et à la veille d’une réunion de la BCE. » L’euro valait ainsi 1,17 dollar, contre 1,1637 dollar une semaine avant.

« Devises : l’euro attend les commentaires de Draghi » c’est le titre d’un article ZoneBourse.com de ce jeudi 26 juillet. La monnaie unique ne fléchissait pas encore face au dollar, tenant la barre des 1,17 dollar, bénéficiant de la bonne entente de Trump et Juncker, qui se sont réunis au sujet des taxes commerciales que Washington souhaitait imposer aux pays de l’UE et qui ont fini par trouver un accord. Le marché attend donc impatiemment l’issue de la réunion de la BCE, bien que rien ne laisse penser que la Banque centrale européenne modifie sa politique monétaire, « mais ses commentaires seront suivis de près, notamment ceux portant sur une conjoncture qui, en Europe, ralentit ».


« L’euro baisse face au dollar après la BCE » titrait
Le Figaro après le compte-rendu de la BCE dans l’après-midi. Comme attendu, la Banque centrale laisse sa politique inchangée : « L’euro baissait jeudi face au dollar après une réunion sans surprise de la BCE, qui n’a pas enthousiasmé les investisseurs et alors que l’accord conclu la veille entre l’exécutif européen et le président américain commence à faire grincer des dents. » L’euro est redescendu sous les 1,17 dollar, à 1,1681 dollar vers 14h GMT (16h heure de Paris), perdant ses gains de la veille.


L’euro peut-il encore baisser ?
C’est une question que posait un article de La Tribune ce mardi 24 juillet. Il rappelle que l’euro a fortement augmenté en 2017 : « l’accélération de la croissance européenne, le resserrement du décalage conjoncturel avec les US et la perspective d’une fin proche du QE ont détrompé les anticipations. La devise européenne a repris des couleurs, courant 2017, aidée il est vrai par le stress politique suscité par l’élection de Trump. Il a repris un mouvement haussier pour culminer à 1,25 dollar pour un euro fin janvier 2018. » L’article analyse ensuite la baisse récente de l’euro face au dollar : « Comme souvent, dans ce cas-là, c’est la perception de l’écart de conjoncture avec les États-Unis qui joue un rôle décisif. Il n’y a certes pas de lien mécanique systématique entre l’écart de conjoncture et l’évolution de la parité euro / dollar. Néanmoins, c’est un élément qui souvent joue à court terme un rôle décisif. Les phases de décrochage européen prolongées, entraînent une dépréciation de l’euro. Les phases de rattrapage durable, favorisent son appréciation. Et ce qui change actuellement, ce n’est pas tant la perception de la reprise européenne, que l’espoir d’une robustesse plus forte que prévue de la reprise US.» L’article conclut : « Il n’est pas exclu que dans ce contexte, l’euro puisse connaître d’autres accès de faiblesse.Nous entrons donc dans une zone, où l’euro peut encore baisser, mais de façon éphémère. Ce ne sera que pour mieux rebondir, lorsque l’économie américaine s’approchera d’un vrai point de surchauffe. »

Trump critique ouvertement la FED, le dollar fléchit
Pendant ce temps-là, le président Trump continue de faire la pluie et le beau temps sur le marché des devises… et notamment sur le dollar. À la moindre déclaration, il peut infléchir le dollar comme le faire progresser. Vendredi dernier, le président américain a pris la FED à parti, critiquant sa politique de resserrement monétaire et donc de relèvement des taux, comme l’explique cet article La Tribune du vendredi 20 juillet : « Le président américain Donald Trump s’en est pris ouvertement sur la chaîne CNBC à la politique monétaire de la Réserve fédérale américaine, présidée par Jérôme Powell, jugeant que le dollar est très fort et que les hausses successives des taux d’intérêt pourraient nuire à l’économie américaine. » Il est de coutume que le président américain s’abstienne de tout commentaire concernant la politique monétaire de la FED… L’effet de ses propos ne s’est pas fait attendre : vendredi, le dollar baissait.

« Le dollar remonte prudemment face à l’euro », c’est un article Allnews.ch qui fait état de la remontée du dollar, après le léger recul du vendredi suite aux propos de Trump : « Le dollar «panse ses plaies après un plus bas en dix jours» atteint plus tôt en séance (lundi) face à un panier de six devises étrangères, a affirmé Omer Esiner, de Commonwealth FX. » Mais l’article nuance tout de même : « Malgré son léger mieux lundi, le billet vert demeurait cependant aux yeux du spécialiste «chancelant» et toujours affecté par des commentaires de Donald Trump en fin de semaine dernière. (…) le dollar peinait toujours à se remettre de ses émotions, d’autant qu’il a été de nouveau affecté lundi par «une nouvelle colère de Trump sur Twitter contre l’Iran cette fois, avertissant le pays qu’il ne fallait pas menacer les États-Unis» en réponse à des commentaires de son homologue iranien, Hassan Rohani, a noté Boris Schlossberg, de BK Asset Management. »

Le yuan atteint son plus bas niveau en un an dans un contexte de tensions commerciales exacerbées
La monnaie chinoise continue de se dévaluer cette semaine, comme on peut le lire dans cet article en date du mercredi 25 juillet sur French.China.org.cn : « Les experts s’attendent à une intervention des autorités pour soutenir la monnaie si le taux de change passe sous la barre des 6,90 yuans pour un dollar. Le yuan a enregistré une nouvelle baisse face au dollar mardi, atteignant son niveau le plus bas depuis juillet 2017. On observe à une fuite de capitaux placés dans la devise chinoise en raison de la politique monétaire et des incertitudes commerciales. » Le yuan a ainsi chuté de 6 % depuis mi-juin, jour où le président américain a annoncé les surtaxes sur les importations chinoises. Trump a ainsi vu dans cette baisse une manipulation de Pékin sur sa monnaie. Mais pour Zhou Yu, directeur du Centre de recherche sur la finance internationale à l’Académie des sciences sociales de Shanghai, dont les propos parus dans le Global Times sont retranscrits ici, explique que « les réserves de change de la Chine ont chuté ces derniers mois, au lieu de progresser si le pays manipulait la monnaie pour déprécier le yuan. C’est un signe que la Chine essaie activement de stabiliser sa monnaie.Selon lui, les pressions du marché devraient continuer à faire baisser le yuan dans les semaines à venir ».

Chine: la chute du yuan atténue l’impact de la guerre commerciale
En effet, les soupçons de Trump sont légitimes puisqu’une monnaie faible permet de favoriser l’export, et en temps de guerre commerciale, c’est plutôt un avantage. Le Point, dans un article du vendredi 20 juillet expliquait que « Le recul du yuan offre « une compensation non négligeable aux exportateurs chinois pour leur perte de compétitivité liée à la hausse des droits de douane américains ».

Le dollar canadien bouscule l’euro et le dollar US
La monnaie canadienne s’accroche et tente de résister.
DailyFX.com, site d’actualités et d’analyse de marché, explique ainsi que « Face au dollar américain, le dollar canadien a enrayé sa dynamique baissière ». Et face à la monnaie unique, il précise que « Le dollar canadien tente en effet de se relancer face à un euro fragile sur le marché du Forex, et qui sera impacté ce jeudi par la réunion de la BCE ».