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Revue du Web des devises 16/02/2017 : Des devises en attente des déclarations de la FED


Après une fin de semaine en hausse pour le dollar, suite à la rencontre de Trump et du Premier ministre japonais qui a d’ailleurs apaisé les tensions et rassuré les investisseurs, le dollar recule cette semaine, et il n’est pas le seul. L’euro s’accroche tant bien que mal, soumis à la pression de la FED, qui continue d’affirmer qu’elle augmentera ses taux alors que la BCE, elle, a opté pour une politique économique accommodante, mais aussi à cause des perspectives des présidentielles, sur fond d’un euro profitable vraisemblablement plus à l’Allemagne qu’au reste des pays européens… Voici notre revue de presse sur les devises cette semaine.

Les devises en attente de Yellen 

Le dollar étant la monnaie de référence, toutes les devises sont en attente des variations du billet vert qui donne le la sur les marchés. Ainsi, en ce début de semaine, L’Express explique que « ce midi en Europe sur le marché des changes, la monnaie unique européenne prenait 0,33% à 1,0630 dollar ainsi que 0,77% contre le yen, à 0,8525, tout en restant étale face au sterling comme au franc suisse ». La veille, le quotidien parlait d’un calme qui régnait sur les devises, mis à part le yen qui reculait un peu : « Le yen se déprécie ce lundi par rapport aux autres devises majeures, l’euro et le dollar gagnant progressant ainsi de 0,4% à 121,0 yens et à 113,7 yens respectivement depuis vendredi soir, sur fond d’une croissance économique plutôt décevante au Japon. » 

Le dollar recule en attendant Yellen
Trump trouvait le dollar trop fort ? Le voilà qui doit être rassuré. En attendant les déclarations de Janet Yellen, gouverneur de la FED, le billet vert, qui avait gagné pas mal ces derniers jours, a reculé ce mardi 14 février comme le rapporte Investing.com : « Le dollar américain recule contre un panier d’autres devises ce mardi tandis que les marchés attendent le témoignage de la présidente de la Réserve Fédérale Janet Yellen en quête d’indices relatifs au rythme d’augmentation des taux. » Ainsi, l’indice US dollar, qui permet de connaître la force de la devise américaine face à six autres devises principales, a perdu 0,28 %. En effet, Yellen devait s’exprimer sur les prochains relèvements des taux d’intérêt. Mais l’article rappelle également que le billet vert est également sous pression par ailleurs, suite à la démission du conseiller à la sécurité nationale.


L’euro essaie de tenir bon face au dollar revigoré
Forcément, la monnaie unique attendait les déclarations de Yellen selon l’AFP via Boursorama ce mardi 14 février : « Vers 10H00 GMT (11H00 à Paris), l’euro valait 1,0610 dollar – après être tombée pendant les échanges asiatiques à 1,0591 dollar, son niveau le plus faible en près d’un mois – contre 1,0597 dollar lundi vers 22H00 GMT. » En effet, le dollar avait connu des gains, après que Trump ait déclaré « jeudi dernier que serait annoncé dans les deux ou trois semaines quelque chose « qui sera phénoménal en termes d’impôts » ».

Mais mardi soir, après les déclarations de Yellen, l’euro plonge. Ainsi ZoneBourse.com explique que « l’euro reculait mardi face à un dollar revigoré par des propos tenus par la présidente de la Réserve fédérale américaine (Fed), Janet Yellen, devant une commission du Sénat et semblant rapprocher la perspective d’un resserrement monétaire. Vers 22H00 GMT (23H00 HEC), l’euro valait 1,0576 dollar contre 1,0597 dollar lundi vers 22H00 GMT. L’euro avait même atteint plus tôt son niveau le plus faible en un mois ». La présidente de la FED a réaffirmé qu’elle était favorable à un resserrement monétaire, et donc à relèvement des taux d’intérêt, soutenant alors le dollar. En effet, le billet vert doit être capable de supporter un relèvement des taux. Envisager ce dernier est une manière d’affirmer que le billet vert se porte bien. En outre, « une hausse des taux directeurs de la Fed rendrait le billet vert plus rémunérateur et donc plus attractif pour les investisseurs qui cherchent à effectuer des achats à bon compte dans l’attente d’une telle action. »

L’euro serait-il plus favorable à l’Allemagne qu’à la France ?
Et si Trump avait raison ? Si l’euro était plus favorable à l’Allemagne qu’aux autres pays appartenant à la zone euro ?
Sputnik se pose la question dans un de ses articles du 14 février. Pour y répondre, ils se sont rapprochés de Henri Sterdyniak, économiste à l’Observatoire français des conjonctures économiques. En effet, suite aux propos de Michel Sapin, dans une interview publiée lundi dans le quotidien allemand Handelsblatt, qui a appelé l’Allemagne à investir davantage pour soutenir la demande européenne, il peut être légitime de s’interroger à ce sujet, surtout suite aux vives critiques de Trump portées ces derniers temps à la monnaie unique et dont nous vous avions parlé : « Selon l’expert, l’excédent commercial record de l’Allemagne (8,6 %) dépasse la norme de 6 % fixée par les autorités allemandes. Dans ce contexte, « ce serait bien que l’Allemagne dépense plus, qu’elle investisse plus » observe l’expert, tout en ajoutant que « ce serait bien aussi qu’elle augmente ses salaires de manière à réduire sa compétitivité, qui est excessive ». Avoir un taux de change qui correspond effectivement au niveau réel de compétitivité ne serait possible que si « l’Allemagne sort de l’euro », estime-t-il. » Et de rajouter : « L’Allemagne, qui est très compétitive, ne souffre pas d’une monnaie qui s’apprécie, donc ça crée un déséquilibre en Europe et dans le monde. »

La sortie de l’euro mais cette fois de la France est de plus en plus évoquée, sur fond de présidentielles. Pour le président de la Banque de France, cela serait désastreux comme expliqué dans L’Expressce lundi 13 février : « L’euro est « une arme dans la compétition internationale », a déclaré lundi François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, indiquant qu’une sortie de la monnaie unique se traduirait par un coût élevé pour les finances publiques françaises. (…) «Si nous étions tout seuls (…), nous serions désarmés face à la spéculation des marchés financiers (…) et face aux pressions américaines sur le dollar», a affirmé le banquier central. » Selon Forbes et Les Échos, une telle sortie coûterait pas moins de 30 milliards à la France. Pour François Villeroy de Gal, cela représente le budget total de la Défense. Pour Forbes, c’est « un « signal d’alarme » qui intervient dans un contexte d’euroscepticisme croissant sur le Vieux-Continent. En effet, outre la France, l’Allemagne et les Pays-Bas font également face à une poussée de ce courant qui pourrait se matérialiser dans les urnes, ces trois nations devant affronter des échéances électorales importantes cette année, avec les législatives pour nos voisins et l’élection présidentielle française du printemps. »

Le yuan sera réformé sans manipulations
Et c’est le ministère des Affaires étrangères chinois qui le dit, si l’on en croit
French.China.org : « La Chine espère que les « parties concernées » se pencheront sur la question du taux de change du yuan « de manière juste », a déclaré mardi un porte-parole du ministère des Affaires étrangères. La Chine n’a jamais sous-évalué sa monnaie pour obtenir un avantage dans ses exportations, a affirmé le porte-parole du ministère Geng Shuang lors d’une conférence de presse, en ajoutant que la Chine continuera à faire avancer la réforme du mécanisme de taux de change. » Une décision qui fait suite aux accusations de Trump sur la devise de l’empire du Milieu. En effet, il a insinué que Pékin manipulait la devise. Mais il a depuis mis de l’eau dans son vin : « Les remarques de M. Geng ont été formulées en réponse à un article du Wall Street Journal selon lequel l’administration Trump envisage une nouvelle stratégie pour éviter une confrontation directe avec Beijing sur la question de la monnaie. »

Le yen, faible, a boosté le PIB japonais au 4e trimestre
Nous évoquions la semaine dernière Toyota qui avait été aidé par le repli récent du yen. La Tribune rapporte ainsi que le yen a donné un coup de pouce au PIB japonais au 4e trimestre. En effet, lundi, les chiffres préliminaires ont été publiés par le gouvernement japonais : « La demande extérieure a contribué à 0,2% du PIB, en partie grâce à la forte demande en provenance des Etats-Unis et de la Chine. L’économie japonaise a enregistré une croissance de 1% en rythme annualisé d’octobre à décembre, signant un quatrième trimestre consécutif d’expansion. » 

Nissan avait d’ailleurs déclaré être plus optimiste sur le yen comme l’explique cette news Reuters du jeudi 9 février : « Nissan Motor a annoncé jeudi que le yen, en se stabilisant, aurait un effet moins pénalisant que prévu sur son résultat opérationnel annuel tout en affirmant qu’il s’adapterait à tout changement d’orientation de la politique commerciale américaine. » Le constructeur fait notamment allusion aux droits de douane sur les importations en provenance du Mexique que Trump souhaite instaurer.

Le franc suisse au plus haut depuis 2015
Voilà une bien mauvaise nouvelle pour le franc suisse. Selon Le blog des institutionnels, « le franc suisse a enregistré son plus haut niveau de clôture depuis août 2015 face à l’euro le 8/02, à 1,0642 CHF / 1 €. La devise helvétique, qui s’était fortement appréciée depuis le mois d’octobre, a accentué sa progression ces derniers jours en raison des tensions sur les dettes des pays de la Zone Euro. » Une monnaie trop forte n’est jamais bon pour l’export…

La baisse du dollar canadien
Le dollar canadien est très dépendant du billet vert. Ainsi, apprend-on ce lundi 13 février que « Le dollar canadien glisse contre sa contrepartie américaine ce lundi tandis que le premier ministre canadien Justin Trudeau rencontre le président américain Donald Trump à la Maison Blanche. L’USD/CAD touché 1,3121 après avoir clôturé vendredi à 1,3101, en repli donc de 0,13 %. » Comme le rappelle Investing.com, le gouvernement canadien est toujours en attente d’une renégociation de l’Accord de libre-échange nord-américain, aussi connu sous le nom d’Alena. Une baisse du « loonie » toutefois modérée : « Les pertes du loonie ont toutefois été limitées par la publication d’un emploi canadien réjouissant ce vendredi. En effet, l’économie canadienne s’est vue dotée de 48 300 emplois en janvier selon des chiffres publiés ce lundi, boostant les chances d’une hausse des taux d’ici la fin de l’année. »