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Revue du Web des devises 06/04/2017 : L’euro perd du terrain face au dollar

Après l’envolée de la semaine dernière, l’euro recule cette semaine sans pour autant voir le dollar décoller. Les marchés sont en attente de nombreux indicateurs cette semaine : réunion de la FED, rencontre du président américain avec son homonyme chinois, chiffres US de l’emploi… Le suspense est à son comble. Voici notre revue de presse des devises de la semaine.

L’euro en baisse

Boursorama, le mardi 4  avril, titrait « Devises : l’euro toujours vers les 1,0650 dollar ». L’euro valait 1,0865 dollar une semaine auparavant, atteignant un plus haut la veille depuis l’élection de Trump. Ce mardi donc, « sur le marché des devises, la monnaie unique européenne variait à peine contre ses principales contreparties, et cédait ainsi symboliquement 0,11% contre le billet vert, à 1,0657 dollar. Notons une baisse de 0,47% contre le yen, à 117,72 ». En cause dans cette baisse de la monnaie unique : les présidentielles françaises qui se rapprochent, suscitant l’inquiétude quant à leur issue, mais aussi le rapport sur l’emploi US pour le mois de mars.

Mercredi ce même site Boursorama signalait que l’euro ne variait pas, perdant « – 0,06% à 1,0669 ». Le marché est ainsi dans l’attente concernant l’emploi US, mais pas uniquement : « L’agenda américain sera marqué par l’indice ISM des services et les traditionnels stocks pétroliers hebdomadaires. » Autre point qui vient peser sur l’euro, les chiffres sur la zone euro : « On a appris qu’au mois de mars, l’indice final composite de l’activité globale dans la zone euro a atteint 56,4 points, soit un petit peu moins que l’estimation flash (56,7) dont la confirmation était attendue par le consensus. Et autant qu’en février, signe que l’activité demeure dynamique. » 

Zonebourse.com titrait d’ailleurs mercredi 5 mars « L’euro stagne face au dollar dans un marché attentiste » : « L’euro stagnait encore face au dollar mercredi dans l’attente du compte rendu de la dernière réunion de la FED, et des chiffres sur l’emploi aux Etats-Unis pour mars, avec en toile de fond le sommet sino-américain qui commence jeudi. Vers 06H00 GMT (08H00 HEC), l’euro valait 1,0673 dollar, contre 1,0674 dollar mardi à 21H00 GMT et 1,0672 lundi soir. (…) « Le marché va scruter dans le bilan de la Fed tous les indices sur le déroulement de sa stratégie ainsi que tous les signes susceptibles de donner une piste sur une accélération d’un relèvement des taux d’intérêt », a expliqué Rodrigo Catril, stratégiste auprès de la National Australia Bank. (…) Le marché est également dans l’attente dans statistiques américaines sur l’emploi et le chômage en mars qui seront communiquées vendredi. »

Euro/Dollar : le billet vert garde la main
Ainsi, c’est sans surprise que le billet vert « garde la main » cette semaine et redevient rémunérateur. Pour
TradingSat.com, l’euro perd du terrain car « les chiffres montrant la semaine passée un ralentissement de l’inflation en Zone Euro ont pénalisé la monnaie unique. Pour rappel, les prix à la consommation en Zone Euro, hors alimentation et énergie, les prix n’ont progressé que de 0,7% sur le mois, en rythme annualisé, contre 0,8% envisagé en moyenne par les économistes, et 0,9% précédemment ».Les marchés tentent de prévoir justement l’orientation de la BCE pour l’économie de la Zone euro, politique pour le moment ultra accommodante : « À l’issue de la réunion d’avril, l’option du « statu quo », sur les taux proprement dits, prend encore plus de corps. Et ce même si M. Coeuré, membre du Directoire de la B.C.E., a cru bon ce lundi de mettre en garde les acteurs économiques, sur le fait que cette politique économique ultra accommodante ne durera pas éternellement, en insistant notamment sur le poids qu’elle fait peser sur les marges du secteur bancaire. » Le dollar, lui, revient en force car de nouveaux relèvements des taux sont encore possibles : « Le scénario d’une série de quatre hausses de taux directeurs sur l’ensemble de l’année 2017 reste crédible. Surtout depuis les chiffres définitifs de la croissance du P.I.B. américain sur l’année passée. Fait intéressant, Eric Rosengren, président la « Reserve » de Boston, connu pourtant pour ses prises de position accommodantes, a penché pour quatre relèvements de taux fédéraux cette année. »Ainsi, comme le souligne l’article, « c’est cette différence d’attitude, de rapport de force, qui rend aux yeux des cambistes, dans l’immédiat, le dollar potentiellement plus rémunérateur que l’Euro ».

Mercredi, dans l’attente de la réunion du FOMC, en d’autres termes la FED, Investing.com écrivait : « L’enquête ADP (sur l’emploi US en mars, ndlr) de ce mercredi, tout comme les NFP (créations d’emplois non agricoles) figurant au programme de vendredi, auront donc peu d’influence sur la trajectoire du dollar. En revanche, les minutes du FOMC, qui seront diffusées à 18h00 GMT, pourrait avoir un impact, surtout en cas de propos accommodants susceptibles de peser sur le billet vert. Le risque est donc baissier sur l’USD à l’approche des minutes ». Le dollar devrait ainsi baisser…

Mais finalement, Boursorama titre « les minutes de la FED sans effet sur le dollar » aujourd’hui. Ainsi, « ces ‘minutes’ marquent une inflexion importante dans la communication de la banque centrale. Jusqu’à présent, Mme Yellen avait communiqué sur une réduction de la taille du bilan du Fed seulement une fois le retour des taux directeurs à un niveau plus ‘normal’. Mais les membres du FOMC semblent plus pressés de reprendre une partie des liquidités excédentaires ». Si des relèvements doivent avoir lieux, la FED a décidé de revoir sa politique de soutien à l’économie en réduisant la masse des actifs financiers achetés pendant la crise »… Reste à savoir quel effet aura cette mesure, lorsqu’elle sera mise en place, sur le billet vert et aussi plus largement sur l’économie mondiale…

Le yuan fait plonger les résultats des compagnies chinoises
C’est le nom d’un article des
Échos qui relaie une news AFP sur l’état de santé de la monnaie de l’empire du Milieu. Ainsi apprend-on que « la monnaie chinoise, fortement affaiblie, a renchéri le coût du kérosène et de l’achat d’appareils, réalisés en dollars ». Ainsi, les compagnies aériennes chinoises ont été lourdement pénalisées par l’affaiblissement du renminbi : « Air China et China Eastern ont été durement pénalisées en 2016 par l’affaiblissement du yuan, qui a drastiquement rogné leurs recettes. Seule China Southern parvient à résister.Comme leurs achats de kérosène s’effectuent en dollars, tout comme leurs colossales commandes d’appareils, les compagnies ont sévèrement pâti du plongeon de 7% du yuan face au billet vert l’an dernier, selon leurs résultats annuels publiés tard jeudi 30 mars. » Ainsi les bénéfices d’Air China ont reculé de 3,6 % en 2016. Chian Eastern, elle, a perdu 0,9 % en 2016.

Le yen en hausse
Si une monnaie faible peut avoir des effets négatifs sur l’économie d’un pays, une devise trop forte également.
L’Usine nouvelle évoquait mardi 4 avril la hausse du yen : « La Bourse de Tokyo a fini en baisse de 0,91% mardi, pénalisée à la fois par l’appréciation du yen sur fond de poussée d’aversion au risque et par les valeurs automobiles après les chiffres décevants des ventes de voitures aux Etats-Unis en mars. »

Le dollar australien à un plus bas de 15 jours
C’est
Le Figaro qui évoque la baisse du dollar australien et le statu quo de la RBA, la Banque de réserve australienne : « La Banque de réserve australienne est cette fois parvenue à peser sur le dollar australien en maintenant son taux directeur inchangé à 1,5%. La devise australienne baisse ainsi de 0,55% à 0,7563 dollar américain, au plus bas depuis mi-mars. » La banque centrale australienne est ainsi parvenue à limiter l’appréciation du dollar australien et à « tuer dans l’œuf toute spéculation autour d’un possible resserrement monétaire ».