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Revue du Web des devises 08/06/2017 : L’euro grimpe alors que le dollar replonge

Cette semaine s’annonce importante sur le plan économique et politique : entre l’audition de l’ex-chef du FBI, la réunion de la BCE, les législatives en Grande-Bretagne et la réunion de la FED qui approche, on peut dire que les investisseurs sont sur le qui-vive. L’euro remonte, face à un dollar en baisse qui avait pourtant rebondi sensiblement la semaine passée. Voici notre revue de presse du Web sur les devises. 

L’euro grimpe face à un dollar plombé par l’emploi US 

L’euro continue de grimper comme le rapporte cet article Boursorama du vendredi 2 juin : « Vers 13H20 GMT (15H20 à Paris), l’euro valait 1,1266 dollar, contre 1,1211 dollar jeudi vers 21H00 GMT. L’euro est monté vers 12H45 GMT à 1,1282 dollar, son niveau le plus élevé depuis le 9 novembre, date de la victoire de Donald Trump à l’élection présidentielle américaine. » En effet, les États-Unis essuient un ralentissement des créations d’emploi au mois de mai : 138 000 emplois ont ainsi été créés contre 185 000 attendus. De quoi grever le dollar et rendre prudents les investisseurs, peu rassurés par ces statistiques. Néanmoins, « Pour la majorité des observateurs, une hausse des taux de la Réserve fédérale américaine (Fed) est une quasi-certitude lors de la prochaine réunion de son Comité de politique monétaire (FOMC) qui se tiendra les 13 et 14 juin ». Réponse dans quelques jours…

L’euro sur les 1,1250 dollar
Mardi 6 juin, la monnaie unique grimpait encore un peu comme l’explique Boursorama dans une news Cercle Finance : « Mardi midi sur le marché des changes, la monnaie unique européenne conservait l’essentiel de ses gains récents face au dollar alors que la BCE se réunira jeudi. A cette heure, l’euro reculait de 0,04% à 1,1252 dollar, tout en ayant atteint ce matin en séance un plus haut de 1,1280 tout proche du nouveau sommet annuel (1,1287) marqué vendredi. » La monnaie européenne reste soutenue par les doutes qui planent autour de l’administration Trump et de la mise en place de la politique économique tant attendue, avec un plan de relance qui tarde à venir, ainsi que par les chiffres de la vente au détail en progression dans la zone euro : « Seule statistique publiée ce matin sur le Vieux continent, les ventes de détail ont augmenté de 0,1% dans la zone euro entre mars et avril. Ce chiffre est inférieur aux attentes du consensus comme au chiffre du mois précédent, soit 0,2% dans les deux cas. »

En revanche, mercredi 7 juin, l’euro baissait. Zonebourse.com explique ainsi dans une news AFP/AWP que « L’euro perdait un peu de terrain face au dollar mercredi, dans un marché empreint de prudence à la veille d’une réunion de la Banque centrale européenne (BCE), d’élections au Royaume-Uni et de l’audition de l’ancien patron du FBI ». Ainsi en milieu de journée, l’euro valait 1,1230 dollar contre 1,1278 dollar mardi soir. On peut lire que « Les investisseurs restent prudents pour le troisième jour de suite avant plusieurs évènements clefs qui pourraient déclencher de la volatilité avec l’audition de l’ancien chef du FBI, James Comey, les élections législatives au Royaume-Uni et la réunion de la BCE et qui se tiendront tous jeudi », a observé Hussein Sayed, analyste chez FXTM. Dans ce contexte, les investisseurs se détournaient des devises les plus exposées, comme le dollar, l’euro et la livre, pour chercher refuge auprès des actifs qu’ils jugent les plus sûrs, à savoir l’or, le yen ainsi que le franc suisse. »

Le dollar à un plus bas de 6 semaines face au yen
La semaine dernière, le dollar connaissait un léger rebond. Cette semaine, il n’en est rien. Les chiffres décevants de l’emploi US sont bien évidemment en cause. Ainsi comme l’explique Investing.com, le mercredi 7 juin, le dollar baissait face à la monnaie nippone, le yen, une devise de référence : « Le dollar touche un plus bas de six semaines contre le yen ce mercredi tandis que les investisseurs restent sur la touche dans un contexte marqué par le risque géopolitique. » L’audition de l’ancien chef du FBI, limogé par Trump il y a peu, est extrêmement attendue et pour cause : les investisseurs ont peur qu’il fasse de nouvelles révélations en particulier sur l’intervention russe dans les élections américaines… Et on ne peut pas dire que l’administration Trump, déjà dans la tourmente, en ait vraiment besoin. Le dollar est donc sous pression, plus que jamais. Néanmoins, « Les analystes estiment que ces chiffres n’empêcheront pas la Réserve Fédérale d’augmenter ses taux le mois prochain. L’indice U.S. dollar, qui mesure la force du billet vert contre un panier de six principales devises, est à 96.62 à après avoir reculé à 96.47, le plus bas depuis le 9 novembre. »

 

Le repli du dollar américain supporte les devises européennes et nippone
C’est le titre d’un article de DailyFx.com du mardi 6 juin qui fait lui aussi état de la baisse du dollar cette semaine. Les investisseurs sont ainsi plus que sceptiques : « Le scepticisme grandissant provient de plusieurs facteurs, le premier étant la difficulté du gouvernement américain à faire passer ses projets de réformes, le second, plus récemment, le limogeage du directeur du FBI le mois dernier et depuis peu, le recul de la probabilité d’une hausse des taux de la Fed le 14 juin prochain. En effet, les FED funds montrent 88% la probabilité d’une hausse des taux pour la prochaine réunion alors qu’elle était de 100% la semaine dernière. Recul de la probabilité qui montre un doute sur la durabilité du cycle de hausse des taux de la Réserve Fédérale. »

Le lendemain, toutefois, le billet vert restait stable face à un panier de devises, selon ce même site Investing.com : « Le dollar est stable contre les autres devises ce mercredi, sur l’inquiétude politique et les bouleversements aux États-Unis tandis que les investisseurs évitent les actifs risqués en vue de l’élection britannique et la décision de politique de la Banque Centrale Européenne. » BCE d’un côté, audition de Comey de l’autre, les marchés sont de toute manière fébriles, surtout que les législatives vont avoir lieu en Grande-Bretagne… Une semaine décisive pour le dollar mais aussi pour l’euro.

Chine : le yuan au plus haut depuis 7 mois face au dollar

Et c’est le Nord Littoral qui titrait ainsi un article du 1er juin : « Le yuan a atteint jeudi son plus haut niveau depuis près de sept mois face au dollar, alimentant les soupçons d’une intervention de Pékin pour soutenir sa monnaie. » Une manœuvre qui semble plausible, étant donné que, comme nous vous le disions la semaine dernière dans notre revue de presse, la note de l’empire du Milieu avait été abaissée par l’agence de notation Moody’s. Suite à cela, Pékin avait déclaré qu’il souhaitait renforcer le contrôle sur le yuan : « Sous la pression d’une hémorragie de capitaux de la part d’investisseurs chinois cherchant des placements plus sûrs et plus rémunérateurs, le yuan a chuté au total de 7% face au dollar en 2016, atteignant son plus bas niveau depuis huit ans.Mais depuis que Moody’s a infligé le 24 mai à la Chine le premier abaissement de sa note depuis 28 ans — l’agence de notation financière s’inquiétant des risques d’augmentation de la dette — le yuan s’est fortement renforcé. »

Le dollar australien fléchit
Si mi-mai le dollar australien progressait soutenu par la hausse des prix du pétrole, cette semaine, il en va tout autrement, comme en témoigne Le Figaro ce 6 juin : « Le dollar australien cède 0,13% à 0,7475 dollar américain après la décision attendue de la Banque de réserve australienne de maintenir son taux directeur inchangé à 1,5% ». PIB ralenti, faible hausse des salaires, les conditions n’étaient pas réunies pour un relèvement des taux. Cependant, « Sans être particulièrement alarmiste, le communiqué de la RBA ne ferme pas la porte à un assouplissement prochain de sa politique, suggère Commerzbank ».

Le Québec au début d’une période de croissance économique
Le journal 
Métro nous informe, ce mardi 6 juin, que le Québec « est au début d’une période de croissance économique ». En cause ? la faiblesse de sa monnaie : « La faiblesse du dollar canadien favorise également les exportations et l’économiste prédit que le dollar demeurera au même taux pour les 12-18 prochains mois en raison, notamment, du coût du pétrole et des taux d’intérêts canadiens relativement bas. » L’exportation est un créneau porteur. La demande américaine pour le bois et l’alimentation est assez forte. « L’économie roule à plein régime. Le taux de chômage est de 4,3 %, le plus bas en 40 ans. Les salaires sont aussi en augmentation. On atteint presque le plein emploi. »