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Revue du Web des devises 08/03/2018 : L’euro en baisse et le dollar en demi-teinte

L’euro a bien du mal à retrouver ses plus hauts atteints il y a quelques semaines. Pourtant, son manque d’entrain n’est pas imputable à la force du billet vert : le roi dollar, en hausse, a bien du mal à redorer son blason, grevé par les propos de Trump ainsi que par le départ de son conseiller économique Cohn. Voici notre revue de presse du Web des devises de la semaine. 

L’euro de nouveau à la peine contre le dollar
La monnaie unique, qui avait commencé la semaine en baisse, poursuit, jeudi 1er mars, sur le même chemin, lesté par la remontée du billet vert, rapporte Boursorama.com relayant une news CercleFinance.com. Ainsi, à midi, l’euro se tassait légèrement, à1,2189 dollar. On peut lire que l’euro a perdu « plus de 1% durant une semaine glissante ». Le dollar, lui, se porte mieux : « le billet vert a enregistré en février sa meilleure performance mensuelle depuis novembre 2016. » L’indice PMI, publié, était plus haut que prévu, mais en dessous de celui de janvier. Un indicateur donc décevant jouant en défaveur de la monnaie européenne. Et l’article d’ajouter : « les dernières données PMI suggèrent toutefois que la croissance pourrait s’atténuer au cours des prochains mois ». Néanmoins, cette baisse de l’euro n’est pas forcément une mauvaise chose : une monnaie trop forte peut grever l’exportation d’un pays, et c’est le cas de la zone euro ces derniers mois : « le taux d’expansion des nouvelles commandes à l’export se replie à un plus bas de onze mois, premier signe possible de l’impact négatif du renforcement de l’euro sur les ventes à l’export. » Enfin, les situations politiques en Allemagne et en Italie pourraient fragiliser un peu encore l’euro.

Cependant, « L’euro se maintient malgré le risque italien » titrait Boursorama mardi 6 mars, relayant une news CercleFinance.com. Mardi midi, l’euro valait 1,2338 dollars. L’article pose cette pertinente question : « Comment expliquer la tenue de l’euro alors que si la situation politique semble se décanter en Allemagne, elle reste très difficile en Italie, où des partis plutôt ‘anti-euro’ (Mouvement 5 Etoiles, Ligue, l’ex-Ligue du Nord) ont réalisé des scores très significatifs ? » La BCE ! « Cette relative quiétude des investisseurs s’explique essentiellement par la force de frappe de la BCE qui est toujours perceptible sur le marché et qui empêche toute spéculation intempestive’, expliquent les analystes de Saxo Banque. »

Boursier.com, quant à lui, titrait « Devises : l’euro encaisse bien les incertitudes italiennes » et expliquait que « Les résultats très incertains de l’élection législative italienne ont pesé sur l’euro lundi matin, mais la devise européenne a inversé la tendance, terminant la séance en légère hausse face au dollar ».

Le dollar pénalisé par les propos de Trump
Si mercredi 28 février le billet vert toucher un plus haut de 5 semaines, quelques jours plus tard, le vendredi 2 mars, le dollar n’était plus à la fête, peut-on lire dans cette news CercleFinance.com via Boursorama. Les propos protectionnistes de Trump, qui souhaite instaurer des frais de douane supplémentaires sur les importations d’acier et d’aluminium, ont ainsi fait plonger le dollar et coupé net sa reprise : « Le spectre d’une guerre commerciale a entraîné Wall Street à la baisse et pesé sur le dollar, qui reprenait pourtant de la hauteur depuis quelques séances (…) Donald Trump confirme son imprévisibilité, de quoi renforcer la volatilité des taux de change. »Les taux longs ont également plongé à 2,80 %, dépassant les 2,90 % la semaine dernière. Pourtant, des chiffres US auraient pu venir en aide au dollar puisque « les statistiques américaines de la veille (…) étaient pourtant un peu plus positives que prévu en ce qui concerne les revenus des ménages en janvier et l’ISM manufacturier de février ».

Décidément, le dollar n’a rien pour lui. Cette semaine, il perd aussi de la vitesse, néanmoins ce n’est pas à Trump et à sa guerre commerciale ouverte que l’on doit cette baisse, mais bien à son conseiller en économie, Gary Cohn, ex-numéro 2 de Goldman Sachs.En effet, en désaccord avec la politique protectionniste voulue par Trump, il a préféré donner sa démission, peut-on lire sur Boursorama.com.On apprend de surcroît qu’il devrait être remplacé par un autre conseiller, Peter Navarro, en faveur d’une politique protectionniste. « De quoi pénaliser les importateurs américains en tirant vers le haut le prix de produits importés que souvent (pour l’aluminium et l’acier par exemple), les États-Unis ne peuvent plus produire en quantité suffisante sur leur territoire national pour satisfaire leur demande.Bref, l’économie américaine risque de pâtir – même si elle ne serait pas la seule – de la concrétisation d’une guerre commerciale. »

Le dollar au plus bas contre le yen depuis novembre 2016
Et c’est un article du Figaro qui évoque cette baisse du dollarface à la monnaie nippone dans un article du vendredi 2 mars, jour où Trump expliquait doctement qu’il souhaite instaurer des droits de douane. Le dollar plongeait ainsi face au yen, atteignant un plus bas depuis 16 mois. On apprend aussi que « le gouverneur de la banque du Japon, Haruhiko Kuroda, ayant pour la première fois évoqué la fin de la politique monétaire ultra-accommodante ».

Mercredi 7 mars, on apprenait que le yen remontait dans un article Investing.com, porté par la démission de Cohn : « Le yen s’est renforcé mercredi et le dollar a chuté à deux semaines contre un panier de devises, la démission du conseiller économique du président Donald Trump alimentant les craintes d’une guerre commerciale imminente. »

Haussier, le franc suisse met la pression sur un euro fragile
DailyFx.com parlait du franc suisse jeudi 1er mars qui continue de grimper, renforcé par les déclarations de la BNS qui souhaite, elle aussi, arrêter sa politique monétaire accommodante : « la banque centrale pourrait relever ses taux directeurs en fin d’année, de quoi mettre sous pression la paire EUR/CHF. Les récentes statistiques macro-économiques impactant le franc suisse renforcent cette éventualité. (…) Le PIB helvétique a bondi de 1,9% au quatrième trimestre de l’année 2017 (précédent : 1,2%), surperformant largement les attentes du consensus anticipant un taux de croissance à 1,7%.»

Cette semaine, en revanche, le « franc suisse repart à la baisse face à l’euro » explique DailyFx.com dans un article du mardi 6 mars : « Après un début d’année 2018 en trombe, le franc suisse marque une pause (…) Les récentes publications macro-économiques semblent par ailleurs ne pas jouer en faveur du franc suisse. (…) En ralentissant 0.6%, comme espéré par le consensus, l’inflation n’a pas encouragé le franc suisse à enrayer son repli. Cette donnée confirme la présence d’un risque déflationniste en Suisse, susceptible de faire douter le marché du franc suisse quant aux intentions de la BNS.» Ce qui n’est pas une mauvais chose en soi : une monnaie trop forte, nous le rappelons, n’est pas toujours bien pour l’exportation d’un pays.

La croissance australienne ralentie, la RBA maintient ses taux à ses plus bas
Et c’est DailyFx, à nouveau, qui nous apprend la nouvelle dans un article du mercredi 7 mars : « L’économie australienne a ralenti lors du dernier trimestre de 2017, la RBA a gardé son taux inchangé à son plus bas historique à 1,50%. (…) L’économie australienne a progressé de 0,4% lors du dernier trimestre 2017 d’après le bureau des statistiques australien, ce qui est moins que les attentes du marché (0,6%) et du précédent trimestre, revue à la hausse à 0,7%. Cette croissance est également la plus faible depuis le T3 2016 .»

LaBanque du Canada maintient ses taux inchangés sur fond d’inquiétudes de l’avenir de l’ALENA
C’est encore DailyFx qui s’intéresse à ce sujet dans un article du mercredi 7 mars où l’on peut lire que « Le dollar canadien est sous pression en raison de la montée des menaces de protectionnismes de Donald Trump. Bien que les taxes sur l’importation d’acier et d’aluminium ne devraient pas concerner le Mexique et le Canada, les négociations de l’ALENA sont au point mort, ce qui inquiète les autorités canadiennes dont la BoC qui pourrait revoir ses projections de croissances de la baisse. » Ainsi, la Banque centrale du Canada, la BoC, a laissé ses taux inchangés, continuant sa politique monétaire accommodante, estimant que la politique commerciale US « constitue une source importante et croissante d’incertitudes pour les perspectives mondiales et canadiennes ».