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Revue du Web des devises 03/05/2018 : L’euro enchaîne les séances en baisse

Le dollar a redoré son blason, soutenu par les taux US longs, mais aussi bénéficiant de l’apaisement des tensions géopolitiques. L’euro, quant à lui, retrouve des niveaux plus confortables pour l’export des entreprises européennes. Voici notre revue de presse du Web des devises 

Devises : la monnaie unique aligne les séances de baisse
Voilà quelque temps que l’euro a entamé un cycle baissier. S’il dépassait les 1,20 dollar il y a peu, le vendredi 27 avril, il continuait de reculer, rapporte
ZoneBourse.com : « Vendredi midi sur le marché des changes, la monnaie unique européenne continuait de perdre du terrain en cédant 0,19% face au billet vert américain, à 1,2080 dollar, soit – 1,9% sur la semaine. » Un ralentissement imputable à une croissance en berne en France au premier trimestre 2018, à 0,3%, un événement pour le moins inattendu. A contrario, outre-Atlantique, les perspectives sont plus positives. Le nombre des inscriptions au chômage a baissé de manière significative : « le nombre d’Américains ayant déposé des demandes d’allocations chômage a chuté au plus bas niveau en plus de 48 ans la semaine dernière. » Et l’article d’ajouter : «Le taux de chômage est à son niveau le plus bas depuis 17 ans, soit 4,1%, ce qui n’est pas très loin des prévisions de la Réserve fédérale de 3,8% d’ici la fin de l’année. » Pas étonnant de voir les taux US à 10 ans proche des 3 %, un niveau record depuis 2014.

L’or continue de s’affaiblir face au dollar
Cette semaine, l’euro reste dans une tendance baissière et commençait la semaine à 1,2070 dollar, peut-on lire sur le site duFigaro dans un flash éco.

Face à un billet vert plus en forme que jamais, comme l’explique une news AWP/AFP via Romandie ce mardi 1er mai, « L‘euro touchait mardi un nouveau plus bas depuis mi-janvier face au dollar, avant une réunion de la Réserve fédérale américaine (Fed) qui débute dans la journée, et dans un marché calme en raison du 1er mai ». La monnaie unique valait ainsi 1,2033 dollar contre 1,2130 vendredi soir. Une baisse essentiellement due aux déclarations jeudi dernier de la BCE qui poursuit sa politique monétaire accommodante : la Banque centrale a en effet évoqué « une modération de la croissance en zone euro et s’abstenant de toute indication sur l’abandon de son vaste soutien à l’économie ». Et d’ajouter : « Des indicateurs en provenance d’Allemagne parus lundi ont accentué le repli de la devise européenne. »

Pour Boursier.com, « l’euro teste la barre des 1,20$, le dollar poursuit son ascension », titrait-il ce mardi 1er mai en fin de journée. L’euro a finalement reculé de 0,63% à 1,1995$, « au plus bas depuis le 11 janvier dernier ». Certains analystes voient d’ailleurs cette baisse se poursuivre si la devise européenne se maintenait plusieurs jours sous les 1,20 dollar. Une nouvelle qui pourrait soulager la BCE, ainsi que les entreprises européennes qui ont pu souffrir à l’export d’un euro fort.

Boursorama, dans le relai d’une news AFP, soulignait également le retour de l’euro sous la barre des 1,20 dollar ce mardi. Les marchés étaient en attente d’un compte rendu de la FED : en effet, la santé économique américaine semble meilleure, ce qui redonne confiance aux investisseurs. « « Les solides données américaines, aidées par une politique budgétaire expansionniste, contrastent avec les inquiétudes grandissantes concernant une accélération (de l’activité) dans le reste du monde » qui se fait attendre, notamment en zone euro, ont souligné les analystes de Morgan Stanley. »Cette dynamique contrastée pousse les investisseurs, au moins temporairement, à réévaluer la valeur du dollar face à d’autres devises dont l’euro, mais aussi la livre sterling ou le dollar canadien », a renchéri Mazen Issa de TD Securities », précise l’article. Si la FED pourrait accélérer ses relèvements de taux, du côté de la BCE, la prudence est de mise :« La Banque centrale européenne « devrait garder ses taux bas encore un long moment après la fin de son programme de rachats d’actifs, prévu d’ici à la fin de l’année », ont jugé les analystes de RaboBank. »

L’euro a reculé de 2 % en avril
C’est le titre d’un article du Figaro en date du 30 avril qui fait donc état du recul de l’euro sur le mois d’avril : la devise européenne a ainsi perdu 2 % le mois dernier, et de 0,6 % pour ce seul lundi 30 avril : « Cette baisse peut s’expliquer par l’estimation provisoire de l’inflation allemande délivrée par Destatis en début d’après-midi. À 1,4%, l’inflation outre-Rhin a ralenti de manière inattendue puisqu’elle était de 1,5% en mars et que le consensus Reuters prévoyait une stabilisation à ce niveau. Cette évolution alimente la perspective d’un retrait très graduel des mesures de soutien monétaire de la BCE. »

Le dollar se stabilise face à l’euro
La fin de semaine dernière était un peu en demi-teinte pour le billet vert, qui avait vu progresser son cours, soutenu par la hausse des taux longs US. Vendredi 27 avril, il reculait cependant légèrement face à la devise européenne. Sur ZoneBourse.com, qui relayait une news AWP/AFP, on peut donc lire que « Le dollar reculait un peu face à l’euro vendredi après la publication de données sur la croissance de part et d’autre de l’Atlantique, alors que la devise américaine était sur le point de terminer sa meilleure performance hebdomadaire depuis 11 semaines face à la monnaie unique ».Il a cependant pu profiter jusqu’ici de publications US meilleures qu’attendu – sur le PIB, plus élevé que prévu – ainsi que de la hausse des rendements des bons du Trésor et de la fragilisation de l’euro.

« Devises : le dollar s’offre un bond hebdomadaire de 1,5% ! », c’est le titre d’un article Boursier.com du 28 avril. Malgré ce léger recul vendredi, « Le dollar a signé cette semaine sa plus forte hausse depuis près d’un an et demi, soutenu par une tension sur les taux d’intérêts américains et par des indicateurs macro-économiques plus favorables aux États-Unis qu’en Europe… L’indice du dollar a progressé de 1,5% cette semaine, pour remonter au plus haut depuis la mi-janvier. Cet indice, qui mesure son évolution face à un panier de 6 devises (euro, yen, dollar canadien, livre, franc suisse et couronne suédoise) s’inscrivait vendredi soir à 91,66 (+0,11% sur 24h et +1,5% sur 5 séances)». Cette progression est en partie due à la multiplication de signes d’inflation, à la tension des taux d’intérêt, mais aussi à une croissance plus forte que prévu au premier trimestre 2018 au pays de l’oncle Sam : « Vendredi, les investisseurs ont été surpris par l’annonce d’une hausse de 2,3% du PIB des États-Unis en rythme annuel, au premier trimestre, contre seulement 2% attendu par le consensus. »

Le dollar passe en territoire positif en 2018 avant la FED
Ce mardi 1er mai,
Les Échos indiquait que « Le dollar est passé mardi en territoire positif depuis le début de l’année, avant la réunion du comité de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine ». En ce jour férié en Europe et en Asie, le billet vert progressait de pas moins de 0,4 % face à un panier de devise de référence, dont l’euro. Les raisons de cette progression ? « L’économie américaine a montré des signes de vigueur depuis le début de l’année et peu d’autres pays développés peuvent rivaliser alors que les tensions commerciales entre Pékin et Washington se sont apaisées ces dernières semaines, contribuant à soutenir le billet vert. »

Et si le franc n’était plus une valeur refuge ?
C’est un article suisse de Le Temps qui pose cette question. Compte tenu du recul de la monnaie helvétique, certains experts y voient les prémices de la fin de son statut de valeur refuge : « Le franc n’est peut-être plus le refuge préféré des investisseurs. Après tout, la monnaie helvétique a touché les 1,20 pour 1 euro ces dernières semaines – pour la première fois depuis la fin du taux plancher en janvier 2015 – sans que les soubresauts du monde ne l’affectent. Ni les bombardements de la Syrie, ni les sanctions contre la Russie, ni les risques d’escalade dans une guerre commerciale mondiale n’ont enfiévré le franc, comme c’est habituellement le cas. » Pour d’autres, la reprise dans la zone euro serait responsable de la baisse du franc : « Il s’apprécie surtout quand l’incertitude augmente dans la zone euro. C’est moins le cas dans les autres régions du monde. Or, depuis 2017 et les élections françaises, elle a diminué tandis que la reprise économique s’est renforcée. Il n’y avait donc plus de raison pour que la forte demande de franc se maintienne. »

Le dollar australien ne bronche pas après le statu quo de la RBA
C’est
Le Figaro qui nous apprend que le dollar australien progressait de 0,22 % le mercredi 2 mai, après que la RBA ait décidé de laisser ses taux inchangés, compensant sa perte de la veille : « En clair, la décision de politique monétaire rendue hier matin par la Banque de réserve d’Australie (RBA) n’a eu que peu d’impact sur le marché des changes. La RBA a maintenu son taux directeur inchangé pour la 19e réunion de suite, à 1,5%, et a une nouvelle fois tenu des propos très équilibrés : la croissance va accélérer – elle devrait dépasser 3% cette année – mais l’inflation reste faible. »

Sony s’attend à un recul de 9% de son profit annuel, le yen pèse
Le Japon montre parfaitement comment une monnaie trop forte peut être mauvaise pour l’export. Sciences et avenir, dans un article du vendredi 27 avril, explique ainsi que « Sony a dit vendredi s’attendre à un recul de 8,8% de son bénéfice d’exploitation sur l’exercice fiscal à fin mars 2019, la vigueur du yen écornant les profits de son activité de capteurs d’images ».

Usine Nouvelle expliquait également que « Honda et Mazda prévoient un recul des profits avec la hausse du yen » dans un article du même jour. Ainsi, « Honda, troisième constructeur automobile nippon, prévoit ainsi un bénéfice d’exploitation de 700 milliards de yens (5,3 milliards d’euros) sur la période contre 833,5 milliards de yens un an auparavant, en dépit de la hausse attendue de ses ventes de voitures et de scooters (…) Mazda s’attend quant à lui à un bénéfice d’exploitation de 105 milliards de yens sur l’exercice fiscal en cours contre 146,6 milliards un an plus tôt et 136,9 milliards attendus par le consensus de 19 analystes réalisé par Thomson Reuters I/B/E/S.».