L'euro repart à la baisse face au dollar plombé par des indicateurs européens
En début de semaine dernière, la devise européenne remontait enfin, sortant de semaine de baisse face au billet vert. Mais vendredi 8 juin, la monnaie unique reculait à nouveau, rapporte Boursorama.com dans une news AFP, cotant 1,1757 dollar contre 1,18 dollar la veille : « L'euro repartait à la baisse vendredi face au dollar, après la publication de mauvaises données économiques concernant l'Allemagne et la France et alors que les regards des investisseurs sont tournés vers le G7. » L’euro était ainsi lesté par les chiffres allemands de la production industrielle : « Si le chiffre de mars a été révisé à la hausse (+1,7% contre +1% précédemment), celui d'avril a reculé de 1,0% sur un mois alors que le consensus d'analystes Factset tablait sur une hausse de 0,25%. Sur le même mois, l'excédent commercial allemand a reculé à 19,4 milliards d'euros. » Autant de signes qui laissent présager que l’économie ne devrait pas connaître un rebond, après un premier trimestre au ralenti.
L'euro
en légère hausse face au dollar en attendant les banques centrales
Mais cette semaine, l’euro remontait. Ce mardi 12 juin, Romandie.com relayait une news AWP/AFP faisant état d’un euro en légère
progression : « L'euro
progressait légèrement mardi face au dollar, après les progrès réalisés lors du
sommet réunissant Donald Trump et Kim Jong Un, et avant plusieurs réunions de
grandes banques centrales.Vers 09H00 GMT (11H00 heure de Paris), la monnaie
unique européenne valait 1,1794 dollar contre 1,1784 dollar lundi à 21H00 GMT. »
Malgré la progression du dollar, soutenu par la signature d’un accord commun
entre les États-Unis et la Corée du Nord, les marchés sont restés globalement
impassibles : « "Le dollar
n'a pas réussi à prendre le dessus après le sommet", a-t-il expliqué alors
que le billet vert a perdu du terrain face à l'euro à l'ouverture de la séance
européenne. » Sans doute eu égard à l’attente de la réunion de la FED
à l’issue de laquelle nous devrions en savoir plus sur la politique monétaire
qui devrait être menée les prochains mois notamment avec la mise en place ou
non d’un 4e relèvement cette année : « "Il est déjà considéré comme acquis que les taux d'intérêt
seront relevés en juin, l'attention sera donc dirigée vers les projections
économiques et la conférence de presse du président de la FED, Jerome
Powell", a souligné LukmanOtunuga, pour FXTM. »
« L'euro stable avant la FED » c’est le titre d’un article du Figaro,
relayant une news AFP également ce mardi 12 juin : « L'euro est quasi stable à 1,178 dollar. Les investisseurs jouent
la prudence à la veille de la fin de la réunion de politique monétaire de la FED.
La banque centrale devrait, selon toute vraisemblance, relever ses taux pour la
deuxième fois de l'année. » Une hypothèse qui devrait se confirmer
étant donné que l’inflation américaine du mois de mai s’est révélée à la
hauteur des attentes, soit en progression de 0,2 %.
Pour ZoneBourse.com, « L'euro stable face au dollar avant la fin de la
réunion de la FED »ce mercredi 13 juin. Dans le relai de news AWP/AFP, on
peut ainsi lire que « la monnaie
unique européenne valait 1,1749 dollar contre 1,1745 dollar mardi à 21H00
GMT », sans grande tendance donc.Une situation logique puisqu’outre le
FOMC, organe de la FED en charge de la politique monétaire du gouvernement
américain, les marchés sont également en attente de la réunion de la BCE :
« La
Banque centrale européenne pourrait notamment annoncer une date de fin à son
programme de rachat d'actifs, une perspective qui a alimenté depuis la semaine
dernière une hausse de la monnaie unique.La BCE a acheté depuis mars 2015 pour
plus de 2400 milliards d'euros d'obligations sur le marché, afin de soutenir la
croissance et les prix, et continue de le faire au rythme de 30 milliards d'euros
par mois et ce au moins jusqu'à septembre. »
Et l’article de relever également que les marchés n’ont pas ou peu réagi au
sommet Trump/Kim Jong Un « du fait, selon les analystes, du manque de détails sur
l'accord et de la nature imprévisible et volatile des deux dirigeants ».
Le dollar progresse en vue de la réunion
de la FED
Le dollar, qui évoluait à la hausse la semaine dernière, continuait de
progresser ce mercredi 13 juin, comme le rapporte Investing.com : « Le
dollar est resté fort dans en Asie ce mercredi avant une réunion politique à la
Réserve fédérale américaine qui devrait renseigner sur le nombre de fois que
les taux d'intérêt pourraient augmenter cette année. (…) Le billet vert a
poursuivi sa trajectoire haussière amorcée mardi après la rencontre entre le
président américain Donald Trump et le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un. L’indice
dollar qui suit le billet vert contre un panier de six devises principales, a
augmenté de 0,06% à 93,90 à 00h00 (04h00 GMT). » Une progression qui
pourrait néanmoins se tasser si la FED ne laissait pas entrevoir un 4e
relèvement pour 2018 : « "Selon
certaines opinions, les récentes turbulences sur les marchés émergents
pourraient empêcher la FED d'accélérer le rythme de ses hausses de taux. Ainsi,
le dollar progresserait si la FED signalait la volonté d’appliquer quatre
hausses des taux cette année", a déclaré Masafumi Yamamoto, stratège en
chef chez Mizuho Securities à Tokyo. »
Le
Nigéria introduit le Yuan chinois comme deuxième devise commerciale
Les deux dernières semaines,
nous avons évoqué le fait que l’Afrique était de plus en plus attirée par la
yuan. La
Tribune Afrique, dans un article du samedi
9 juin, parlait de l’intérêt du Nigéria pour la devise chinoise : « Washington doit peu goûter la décision de la
Banque centrale nigériane. La première économie africaine engage la
diversification de ses réserves de devises en introduisant le Yuan chinois
comme deuxième monnaie commerciale. En plus du dollar, de la livre sterling et
l’euro, les importateurs nigérians pourront désormais effectuer leurs
transactions avec la monnaie chinoise. » La Chine s’impose ainsi de
plus en plus sur le continent africain : « Après des négociations qui ont duré deux ans entre
la Chine et le Nigéria, un accord signé fin mars dernier entre l'Industrial and
Commercial Bank of China Ltd et la Banque centrale du Nigéria permet désormais
à la première économie africaine de libeller 10% de ses 33 milliards de devises
dans la monnaie chinoise. »
Et l’article précise que ce n’est que le début, puisque « il y
a déjà du renminbi dans les rues du Nigeria, cela montre que le marché est en
avance et nous tentons de le rattraper», fait savoir Lamido Sanusi », le gouverneur de la Banque
centrale du Nigéria. Si le pays se tourne vers la monnaie chinoise, c’est en
partiedû à la dégradation de la note US par Standard &Poor’s : « La
crise de la dette américaine a apporté un sentiment d'urgence à la décision du
Nigeria de diversifier ses réserves en dehors du dollar (...). Il me
semble qu'il y a de moins en moins d'appétit pour détenir des dollars », expliquait
le gouverneur de la Banque centrale nigériane.
« Le yuan chinois continue sa conquête de l’Afrique », c’est un article du Monde du mardi 12 juin évoquant également ce sujet qui prouve que la dédollarisation est en cours, doucement mais sûrement, à travers le monde, et en Afrique en particulier : « Deuxième monnaie commerciale du Nigeria, pétroyuan en Angola, paiement de la dette : Pékin installe son billet rouge dans les Banques centrales du continent. (…) Cela constitue une avancée majeure pour Pékin dans sa volonté d’internationaliser sa monnaie et d’affaiblir le dollar américain. Une nouvelle fois le continent sert de laboratoire à cette offensive économique et politique. »